KYC, vers l’automatisation des contrôles pour les établissements financiers ?

KYC

La connaissance du client ou Know Your Customer (KYC) est aujourd’hui au cœur des préoccupations des entreprises, et cela quel que soit le secteur d’activité. Afin de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le monde bancaire plus particulièrement doit constamment renforcer sa politique KYC.

La fraude documentaire (faux justificatifs) est en pleine essor et sert de support à d’autres fraudes à caractère financier. Le seul contrôle du document d’identité n’est plus suffisant ; une part croissante des tentatives d’ouvertures de compte et de prêts frauduleux se fonde sur la base de justificatifs de domiciles ou de revenus faux ou falsifiés.

Outre les enjeux de conformité, l’augmentation des risques de fraude et de pertes de réputation, les établissements financiers font face à un suivi du dossier client de plus en plus lourd et cela au moment où les contacts avec la clientèle se raréfient. Cela a pour conséquence de compliquer la connaissance client.

L’enjeu devient donc l’automatisation du contrôle d’un dossier client, c’est-à-dire le contrôle croisé des informations contenues sur les différents documents justificatifs. La qualité de l’aide à la décision fournie devient un enjeu majeur pour assurer à la fois gain de temps et qualité de contrôle. Anne Sophie Ter Sakarian, Product Owner au sein de Vialink, propose une analyse des enjeux de l’automatisation de la KYC.

Concrètement, quels sont les enjeux de l’automatisation d’un processus KYC ?

  • Le contrôle unitaire des pièces : Dans la majorité des processus actuels, cette étape nécessite l’intervention d’un opérateur externe au SI de l’établissement financier afin de vérifier un certain nombre de points de contrôles sur les documents fournis (ou plus souvent uniquement sur la pièce d’identité). Cette étape consiste à identifier la véracité d’une pièce en cherchant des éléments de sécurité, de polices de caractères spécifiques, la consistance d’une information normée comme la zone de lecture automatique d’une pièce d’identité. Grâce à la reconnaissance optique de caractère, il est possible de traduire les informations contenues sur les images de pièces justificatives du client en informations textuelles capables d’alimenter un système d’information. Cette lecture automatique de pièce est utilisée pour chercher des éléments bien identifiés et extraire les informations pour faire des contrôles de consistance.
  • Le contrôle de cohérence du dossier client : Après avoir collecté et effectué un premier contrôle unitaire des pièces justificatives d’un dossier client, l’étape de contrôle de cohérence entre les pièces est indispensable. En effet, un dossier client doit contenir un certain nombre de pièces réglementaires qui doivent être vérifiées unitairement mais aussi et surtout entre elles. Adresse, nom, prénom, genre, numéro de sécurité sociale sont autant d’exemples d’éléments qui peuvent être utilisés dans le cadre de contrôles croisés.
  • L’enrichissement des données du dossier client par l’agrégation de sources externes : Même si l’étape de contrôle de cohérence entre les pièces est nécessaire, un dossier falsifié peut respecter une certaine cohérence et devenir plus difficilement détectable par certains systèmes. La force du système automatisé réside dans la capacité à agréger des informations depuis de multiples sources externes et ainsi contribuer à renforcer les contrôles de cohérence. Cette étape est primordiale et repose sur des données disponibles sur Internet, sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook, etc…) et sur des bases de données, listes de sanctions et de webservices aussi bien publics que privés (InfoGreffe, Personnes politiquement exposées, etc…). Par exemple, sur un bulletin de paye, à partir d’un numéro de SIREN il est possible de récupérer un nombre conséquent d’information sur la structure indiquée sur le document. Que ce soit pour une personne morale ou physique, il est possible d’accéder à des informations multiples qui participent à l’enrichissement du processus de contrôle KYC et rassemblent, dans un même contrôle, un agrégat de sources diverses qui auraient été collectées de manière plus fastidieuse avec un contrôle manuel.
  • L’intégration des contrôles au sein même des processus existants : Pour tirer bénéfice d’une automatisation des contrôles en quasi temps réel, il est indispensable que la solution choisie puisse s’intégrer facilement et de la manière la plus transparente possible au sein des différents canaux et outils de vente des établissements financiers (poste de travail des collaborateurs en agence ou site internet ou mobile par exemple) tout en facilitant le parcours client et le parcours collaborateur. Le fait de pouvoir collecter et transmettre les informations contenues sur les images de pièces justificatives du client en informations textuelles capables d’alimenter un système d’information est par exemple une source de gain de temps et de productivité pour tous.
  • La capacité à traduire des règles métiers comme règles de fonctionnement de la solution de KYC : Compte tenu de la diversité des processus financiers concernés (ouverture de compte, crédit conso, assurance auto, etc…) et donc des règles métier concernées, une automatisation des contrôles ne peut se faire industriellement que via un système hautement paramétrable pour aboutir à un scoring le plus proche de celui d’un expert métier.

La technologie, véritable outil d’aide à la décision et d’agrégation d’information sur un client, permet donc maintenant une véritable automatisation des contrôles pour faciliter et renforcer la connaissance du client. L’automatisation des contrôles et surtout leur systématisation ouvrent également la voie à une véritable vision consolidée des fraudes et notamment des fraudes externes et donc à une évaluation beaucoup plus précise du risque pour les grandes banques de réseau.

Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à aller voir l’article « LE KYC KÉSAKO ?« 

 

Vialink

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